La magie ‘noirblanche’ : la banque, la comptabilité et le principe d’indifférence

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La religion la plus importante du monde n’est pas celle que vous pensez.

C’est notre formule Magick ; nous insistons sur le fait que tout acte doit être égal ; que l’existence elle-même fonde le droit d’exister ; que l’univers nous paraîtra aussi inexplicable et impossible qu’une action non compensée tant qu’on refusera de voir le mal comme un simple terme qui exprime un rapport d’hostilité aléatoire entre des forces auto-justifiées à puissance égale ; que les orgies de Bacchus et Pan ne sont pas moins sacramentelles que les messes de Jésus; que les cicatrices de la syphilis sont aussi sacrées et dignes d’honneur que les blessures des martyrs de Marie.

…l’existence du « mal » est fatale à la philosophie tant qu’elle est censée être indépendante aux conditions ; et habituer l’esprit à « ne pas différencier »[i] deux idées en tant que telles revient à l’émanciper de l’effroi et de la terreur.

Le Magicien devrait se doter d’une technique incontestée afin de détruire le « mal ». Le fondement de cette pratique consistera à entraîner l’esprit et le corps à affronter les choses qui mènent à la peur, la douleur, le dégoût, la honte et autres. L’esprit doit apprendre à les endurer, puis à manifester un désintérêt à leur égard, avant de les analyser jusqu’à ce qu’elles lui donnent du plaisir et de l’instruction, pour enfin les apprécier tel quels, en tant qu’aspects de la Vérité.

Aleister Crowley, Liber V vel Reguli [ii]

Il faut bien l’avouer : les systèmes comptable, bancaire et monétaire qui s’étendent sur le monde entier sont profondément sataniques d’un point de vue philosophique et pratique.

Ces trois systèmes se basent, et opèrent, selon des principes fondamentaux qui s’avèrent identiques à ceux sur lesquels se fondent la philosophie et la pratique du satanisme.

Ils sont identiques aussi à la double pensée, ce « système mental » si bien décrit par George Orwell.

N’importe quel observateur honnête devrait être capable de discerner cela avec clarté à l’aide d’une réflexion poussée.

Selon un ancien prêtre de l’Église de Satan (Anton LaVey), les quatre principes fondamentaux du satanisme sont les suivants :

  1. L’auto-préservation
  2. Le relativisme moral
  3. Le darwinisme social
  4. L’eugénisme

Ces principes se résument dans un seul passage, écrit par le magicien noir le plus notoire et influent du XXe siècle :

Nous n’avons rien à faire avec les parias et les incapables : qu’ils meurent dans leur misère. Car ils ne ressentent pas. La compassion est le vice des rois : piétine les misérables et les faibles : c’est la loi du fort : c’est notre loi et la joie du monde. Ne réfléchis pas, ô roi, à ce mensonge : Que Tu Dois Mourir : en vérité tu ne mourras pas, mais tu vivras.[iii]

Gravure sur bois de Jost Amman provenant de Jacob Rueff, De conceptu et generatione hominis, Francfort, 1587. © Adam McLean 1997-2017 (source : alchemywebsite.com). Utilisé avec permission.

Cette idée se traduit par la manière oxymorique et ‘blancnoir’ dont la Fraternitas Saturni (Confrérie de Saturne) a rallongé le dicton de Crowley « Fais ce que tu veux sera le tout de la Loi » :

L’amour est la loi, l’amour sous la volonté – L’amour sans compassion.[iv]

Œuvre prétendument possédée par John Podesta. Notez bien les couleurs : sur la gauche, un démon ‘blanc’ (avec un gamin rouquin) ; sur la droite, un démon ‘noir’ (avec une jeune fille aux cheveux blancs).

Dans Ainsi parlait Zarathoustra : Un livre pour tous et pour personne, le philosophe nihiliste Friedrich Nietzsche assimile la pitié à l’auto-anéantissement.[v] Or, le sataniste, ou magicien noir, considère le rejet de la pitié comme étant « l’équivalent magique du rejet de s’auto-anéantir ».[vi]

« S’émanciper » ou « se libérer » entièrement du « lien » de compassion et d’empathie envers les autres est donc considéré comme étant un instinct de conservation.

… la pitié, à notre époque, est même défendue par la science, et … telle est la doctrine régnante en Angleterre où fleurit l’économie politique.

Mark Passio, “Natural Law: The Real Law of Attraction” © Mark Passio, whatonearthishappening.com. Traduit par Transnotitia

Aujourd’hui, la comptabilité, la banque et la ‘monnaie’ –  soit tout ce qui se situe au cœur de la finance, des marchés, et de la vie économique ainsi que politique –  dépendent d’un système de comptabilité par partie double.

De nombreux historiens et économistes, y compris (comme par exemple) Werner Sombart, Max Weber et Joseph Schumpeter, relient le développement des pratiques commerciales capitalistes modernes à la partie double, notamment en lui attribuant l’esprit « impitoyable » du commerce moderne de par sa « poursuite interminable et systématique du profit ».

Selon [Schumpeter], l’entreprise capitaliste est créée par un calcul coûts-avantages s’inscrivant dans la partie double – et se répand ensuite à travers toute une culture : « Or, une fois ainsi défini et quantifié dans le secteur économique, ce type de logique, de méthode ou de comportement poursuit sa carrière de conquérant, en subjuguant – en rationalisant les outils et les philosophies de l’homme, ses pratiques médicales, sa vision de l’univers cosmique, sa conception de l’existence, en fait tout ce qui le préoccupe, y compris ses notions d’esthétique et de justice et ses aspirations spirituelles ». Selon Schumpeter, le capitalisme « génère un esprit critique formel où le bien, le vrai, et le beau ne sont plus honorés ; seul ce qui est utile demeure – et cela est déterminé uniquement par l’esprit critique du calcul coûts-avantages effectué par un comptable ».[vii]

Karl Marx affirme que la comptabilité est « d’autant plus nécessaire » à un système communiste :

Comme unité à l’intérieur de ses cycles, comme valeur parcourant son processus soit dans la sphère de la production, soit dans les deux phases de la sphère de la circulation, le capital n’existe qu’idéalement sous la forme de monnaie de compte, d’abord dans le cerveau du producteur de marchandises, le cas échéant du producteur capitaliste de marchandises…

La comptabilité, comme contrôle et résumé mental du procès, devient d’autant plus nécessaire que le procès se passe davantage à l’échelle sociale en perdant le caractère purement individuel ; elle est donc plus nécessaire dans la production capitaliste que dans la production éparpillée des artisans et des paysans, plus nécessaire dans la production communautaire que la production capitaliste.[viii]

Nous avons vu auparavant (ici) que la comptabilité par partie double n’a jamais été un outil neutre et objectif permettant aux producteurs ou aux fabricants – ceux qui créent de la valeur ajoutée – de gérer leurs coûts. Elle fut développée par des marchands (des commerçants) à l’aube du capitalisme marchand en tant qu’outil dont sa véritable valeur « d’usage » reposait sur sa capacité à dissimuler aux autorités ecclésiastiques et étatiques les pratiques usurières et illégales des marchands. Elle servait aussi comme outil psychologique d’auto-illusion, permettant aux marchands de se convaincre eux-mêmes que leurs actions pouvaient être justifiées moralement (donc divinement) – et ils en « faisaient la preuve » en comptabilisant méticuleusement leurs opérations dans des journaux comptables qui devaient tous être équilibrés au débit et au crédit.

Au cours de l’histoire et à travers plusieurs cultures, les vrais sages et théologiens religieux condamnaient les actions parasitaires et immorales des marchands ou commerçants, car les actions de ces derniers n’ajoutaient point à la richesse commune de la société ; au contraire, elles se servaient des richesses produite par autrui.[ix] En tant qu’intermédiaire entre producteurs et consommateurs, le marchand visait à « acheter bas et vendre haut », que ce soit par des moyens justes ou non (d’où l’importance du storytelling animé par la publicité, le marketing et les « relations publiques »). Il générait un profit en prenant avantage de ce qu’un grand nombre de personnes aujourd’hui appelle par euphémisme « l’asymétrie de l’information » – ce qui, en des termes plus honnêtes, signifie l’ignorance relative (par rapport à soi-même) des autres.

(*Il s’agit exactement du contraire de la doctrine chrétienne du sacrifice de soi et de son ultime but de s’unir avec, ou de s’autodétruire dans, le Divin ; ex. Matthieu 16 :20-25)

La partie double est un outil numérique et sophistique permettant de prendre contrôle des évènements réels ou imaginaires ayant eu lieu dans le passé, le présent ou le futur. Elle offre la possibilité de devenir ‘comme dieu’ ; d’atteindre le Pouvoir Ultime sur le domaine matériel (« le Pouvoir de l’Argent »), que le magicien assimile au pouvoir sur le domaine de l’imaginaire (l’esprit ‘divin’).

Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut.

Le serpent, SATAN, n’est pas l’ennemi de l’homme mais plutôt celui qui crée les dieux propres à notre race. Il connaît le Bien et le Mal ; il ordonne : « Connais-toi toi-même ! » et enseigne l’initiation. Il est le diable du Livre de Thot, et son emblème est BAPHOMET, l’androgyne qui est aussi l’hiéroglyphe de la perfection de l’arcane.[x]

Lewis Mumford nous explique dans son livre Le Mythe de la Machine que la comptabilité, de par son « accent sur des récompenses pécuniaires et abstraites » – le Profit (ou la Perte financière) – « a introduit une motivation principale au sein de la vie quotidienne, similaire à celle qui poussa les moines à chercher une récompense éternelle dans les cieux. La poursuite de l’argent est devenue une véritable passion et obsession, une fin capable de réduire tout autre fin à un moyen. »

La comptabilité par partie double incarne aussi la doctrine satanique du relativisme moral.

L’élément principal de la philosophie magique de Crowley est la dissolution volontaire des contraires en une plus grande unité (agape, amour) – « Qu’il n’y ait pas de différence… entre une chose et une autre ».[xi]

[Comme nous l’avons vu, ‘l’amour’ est « sans compassion », « impitoyable ».]

Chaque transaction est saisie deux fois lorsqu’elle est enregistrée en partie double. L’action ou l’événement (réel ou imaginaire) est dissous ou divisé en deux enregistrements qui s’annulent ou s’a-néant-issent : une inscription au débit ainsi qu’une inscription au crédit à de égale et opposée.

Les débits doivent être égaux aux crédits.

Les négatifs doivent être égaux aux positifs.

‘Le mal’ doit être égal au ‘bien’.

Le noir doit être égal au blanc.

L’union des deux – le « mariage sacré » ou « l’union des contraires » – est égal à néant :

Je suis Dieu, moi le vrai Dieu né du vrai Dieu. Je vais sur mon chemin pour mettre en œuvre ma volonté ; j’ai créé la matière et le mouvement pour mon miroir ; j’ai décrété pour ma joie que le néant devrait se figurer comme deux

Je suis le néant car je ne suis qu’une image imparfaite du parfait ; chaque fantôme partiel doit périr dans l’attache de son homologue, chaque forme doit s’épanouir en trouvant son contraire équivalent et en satisfaisant, par la réalisation de l’anéantissement, son besoin d’être l’Absolue.

Le mot LAShTAL inclut tout cela.

LA – Néant

AL – Deux.

LA… représente l’Extasie conjointe de Nuit et Hadit, perdus dans l’amour, qui ainsi se rendent eux même Néant. […]

Au contraire, même si AL est essentiellement identique à LA, ce premier affiche « le Fou », qui se manifeste par l’équilibre des contraires. Le poids demeure toujours néant, mais il s’exprime en tant que deux poids à mesures égales provenant de gammes opposées. L’indicateur continue de signaler zéro.

[Le terme « ShT » signifie l’union entre « le Feux » (Sh) et « la Force » (T) ; il « exprime la nature secrète de la Magick ou des transmutations » ; abréviation du mot « Shaitan » ; Satan.][xii]

Le Fou, Le Tarot de Thoth, tel qu’il apparait dans le livre de Thoth : Liber LXXVIII, écrit par Aleister Crowley (Source : bibliotecapleyades.net)

Le système comptable par partie double incarne ce que George Orwell décrit dans son roman dystopique 1984 comme étant « le système mental qui réellement embrasse tout le reste et qui est connu en novlangue sous le nom de double pensée […] un vaste système de duperie mentale » :

La double pensée est le pouvoir de garder à l’esprit simultanément deux croyances contradictoires, et de les accepter toutes deux.[xiii]

– Bonjour ! 32 ans, politicien et honnête homme.
– Bonjour. 29 ans, prostituée et vierge.

Le mot clef ici est noirblanc. Ce mot, comme beaucoup de mots novlangue, a deux sens contradictoires. Appliqué à un adversaire, il désigne l’habitude de prétendre avec impudence que le noir est blanc, contrairement aux faits évidents. Appliqué à un membre du Parti, il désigne la volonté loyale de dire que le noir est blanc, quand la discipline du Parti l’exige. Mais il désigne aussi l’aptitude à croire que le noir est blanc, et, de plus, à savoir que le noir est blanc, et à oublier qu’on a jamais cru autre chose.[xiv]

La comptabilité par partie double incarne aussi un autre principe « essentiel » au satanisme, dont elle applique de la même manière et pour le même but : comme moyen d’atteindre une fin – cette fin s’appelle l’antinomisme.

La pratique [du rite de la main gauche] se manifeste souvent par l’antinomisme, c’est-à-dire le renversement intentionnel des normes conventionnelles : le ‘mal’ devient ‘bon’, ce qui est ‘impur’ devient ‘pur’, ‘l’obscurité’ devient la ‘lumière’.

Selon la « théologie » de Crowley, les résultats de l’application de cet antinomisme en sont que les opposés, tels que la Bête et l’Agneau (Apocalypse 13:8) ainsi que la Prostituée de Babylone et la Femme vêtue du Soleil (Apoc. 1), ne sont qu’apparents car, d’un point de vue supérieur, ce sont des unités ou des équivalences (Bête = Agneau, Putain = Femme).

LaVey considère l’indulgence à l’égard des soi-disant sept péchés capitaux (l’orgueil, l’avarice, l’envie, la colère, la gourmandise, la luxure et la paresse) comme étant naturelle. Il considère chacun de ces péchés comme étant un catalyseur potentiel d’activités et d’attitudes humaines à la fois positives et naturelles… (Lire le chapitre 3 de La Bible satanique). Aujourd’hui, la plupart des gens, ainsi que l’ensemble de « l’économie occidentale industrialisée », s’avèrent réellement motivés par les désirs des masses à se livrer à chacun des sept péchés capitaux, ce qui montre bien que nous vivons à une époque satanique.[xv]

Sur le plan des valeurs, le système capitaliste transforma cinq des sept péchés capitaux du christianisme – l’orgueil, l’envie, la cupidité, l’avarice et la luxure – en vertus sociales positives, les traitant comme des incitations nécessaires à toute entreprise économique; tandis que les vertus cardinales, à commencer par l’amour et l’humilité, furent rejetées comme étant « mauvaises pour les affaires », sauf dans la mesure où elles rendaient la classe ouvrière plus docile et plus propice à l’exploitation sans pitié.[xvi]

La partie double provoque bien de la confusion (« Babel », de l’hébreu בָּלַל balal, Babylone) non seulement parmi les débutants (‘novices’, ‘apprentis’), mais même parmi les praticiens expérimentés (‘adeptes’). La raison en est que sa ‘logique’ est exactement le contraire de ce à quoi une personne normale attendrait sur la base des mots employés.

Normalement, le mot « crédit » implique quelque chose de bien ; un positif ; tout ce qui peut ajouter, augmenter ou améliorer. « Super boulot ! Tu devrais te voir crédité pour ce travail. »

D’autre part, un « débit » (voir son étymologie) signifie généralement le contraire ; quelque chose de mauvais ; un négatif ; une perte, une insuffisance ou un déficit. « On débite le pain en tranches minces. »

Cependant, la partie double fonctionne sur une logique inversée. En ce qui concerne la base de la comptabilité – la saisie comptable – les mots signifient en réalité exactement le contraire de ce que nous pensons habituellement.

Un « débit » ne soustrait pas (-) d’un compte. Il ajoute (+) à un compte.

Un « crédit » n’ajoute pas (+) à un compte. Il soustrait (-) d’un compte.

(Ceci est valable pour les comptes d’actifs. En ce qui concerne les comptes de passifs, ces mêmes mots signifient l’inverse : un « débit » soustrait, et un « crédit » ajoute. Nous avons affaire ici à un bel exemple de la double pensée orwellienne…)

Le principe satanique de l’antinomisme ainsi que son application pratique – l’inversion ou le renversement délibérés des valeurs et des conventions ; la violation des règles, des lois, et des tabous – est intégré dans le fonctionnement de base de la partie double.

Les résultats nous sont mis en pleine évidence.

La confusion (« le chaos »). L’erreur. La tromperie. La corruption. La criminalité.

« Un narcissisme carabiné. »[xvii]

L’indifférence.

« L’amour » sans compassion.

La production de l’inégalité, par des illusions de l’égalité.

Il est pitoyable de voir à quel point les acomptes fascinent, d’une manière bizarre, les hommes de qualité et de fortune ; et comment ils se font aveugler et embobiner par des brumes, dont certains hommes habiles dressent devant leurs yeux, avec des estimations, comme ils les appellent, et des représentations de valeurs, tirées d’immenses livres de comptes, tandis que les juges appropriés n’y connaissent rien, et écoutent le jargon comme si c’était du copte ou de l’arabe.

Roger North, The Gentleman Accomptant, 1714

Pour chaque débit, il doit y avoir un crédit, et pour chaque crédit, il doit y avoir un débit – Hélas ! Trop peu de personnes considèrent que si cela doit être le cas, la règle à suivre, il n’existerait rien de plus facile que de donner une apparence d’exactitude à un ensemble de livres pleins d’erreurs, ou de fausses écritures comptables, conçus dans l’intention de duper !

Edward Thomas Jones, Jones’ English System of Book-Keeping by Single or Double Entry, 1796

Toute la différence, et la seule différence, entre les deux systèmes de comptabilité tient au fait que la comptabilité par partie simple utilise toujours un langage littéral, tandis que la comptabilité par partie double utilise toujours un langage figuratif, sauf lorsqu’elle évoque des personnes.

En comptabilité par partie simple, l’argent liquide signifie l’argent liquide. La marchandise signifie la marchandise. L’intérêt signifie l’intérêt. Les dépenses représentent les dépenses. En revanche, en comptabilité par partie double, l’argent ne signifie pas l’argent, mais plutôt la personne imaginaire qui doit le montant d’argent. La marchandise ne signifie pas la marchandise, mais plutôt la personne imaginaire qui doit la quantité de marchandise. L’intérêt ne signifie pas l’intérêt, mais plutôt la personne imaginaire qui doit ou à qui est dû le montant de l’intérêt. Les dépenses ne veulent pas dire dépenses, mais plutôt la personne imaginaire qui doit le montant des dépenses. Le capital net ne signifie pas capital net, mais plutôt la personne (réelle dans le cas d’un propriétaire individuel, imaginaire dans le cas d’une entreprise ou d’une société) qui doit ou à qui est due le montant du capital net.

Charles M. Van Cleve, Principles of Double Entry Bookkeeping, 1913

Un bon arbre ne peut porter de mauvais fruits, ni un mauvais arbre porter de bons fruits. Tout arbre qui ne donne pas de bons fruits sera coupé et jeté au feu. C’est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez.

Jésus-Christ

L’arbre de la lumière et du noir, par Valentine Weigel, Studium Universale, 1695. © Adam McLean 1997-2017 (alchemywebsite.com). Image utilisée avec permission.

Post-scriptum :

Considérons de près la carte du Fou ou du Mat (‘0’) dans le tarot (ci-dessus) telle qu’elle fut conçue par Aleister Crowley. Pour en savoir plus sur ce que Crowley pense du symbolisme de cette carte, cliquez ici.

Un jour, j’espère trouver la motivation nécessaire afin de commencer la tâche de remettre en question la profonde signification symbolique de la couleur verte, non seulement le fait que ce soit la “couleur de l’argent”, mais aussi par rapport à la manière dont cette couleur se manifeste par l’alchimie, la cabale, la sexe magicke, la biologie humaine, la chimie, la métallurgie et le cinéma hollywoodien.

Je vois même plus le code. Tout ce que je vois, c’est des blondes, des brunes, des rousses.

Colin McKay est un entrepreneur, écrivain et infatiguable défenseur de la décentralisation  bancaire. Après avoir vu son pays d’origine, l’Australie, se transformer en une économie de bulle à la Ponzi entièrement sous controle étranger et sous l’emprise de l’industrie des mines, des finances, de l’assurance et de l’immobilier, il a decidé d’établir une startup fintech de monnaie alternative.

Twitter : @DerorCurrency

Autres articles de Colin McKay traduits par Transnotita :

 

Notes:

[i] A l’occasion de la fête religieuse juive de Pourim, les normes conventionnelles (comme par exemple les rôles sociaux, ex. professeur et élève, adulte et enfant) sont inversées, et les fêtards sont encouragés de boire jusqu’au point de ne plus pouvoir faire la différence entre « béni soit Mardochée » [le bien] et « maudit soit Aman » [le mal]. Pour en savoir plus, consultez : Jeffrey Rubenstein, Purim, Liminality and Communitas, Association for Jewish Studies Review, Vol. 17, No. 2, 1992

[ii]Aleister Crowley, Liber V vel Reguli (Rituel de la Marque de la Bête) https://hermetic.com/crowley/libers/lib5

[iii] Aleister Crowley, Book of the Law, or Liber AL II: 21 Consultez aussi : http://www.archives-dossiers-secrets.fr/forum/viewtopic.php?id=446

[iv] Gregor A. Gregorius, G. Mitleidlose Liebe (cited in Flowers, Lords of the Left-hand Path, 1997, p. 148)

[v] Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra (cited in Flowers, Lords of the Left-hand Path, 1997, p. 149, fn 68)

[vi] Stephen E. Flowers, Lords of the Left-hand Path: A History of Spiritual Dissent (1997), p.149

[vii] Jane Gleeson-White, Double Entry: How the Merchants of Venice Shaped Modern Finance (Kindle edition, p. 169)

[viii] Karl Marx, Le Capital, Livre II, Le procès de la circulation du capital. 1977 (dans la traduction de Erna Cogniot, Cohen-Solal, Gilbert Badia) p. 118-119

[ix] Je suppose qu’il n’est point une coïncidence que les Babyloniens ont rompu avec la culture sumérienne et assyrienne en fêtant la récolte d’orge, ou la « moisson », du printemps, sans fêter la semence d’orge de l’automne. À comparer et contempler : Jean 4:34-38.

[x] Aleister Crowley, Magick in Theory and Practice, Book IV, Chapter 21, fn 4; retrieved 6 June 2018

[xi] Stephen E. Flowers, Lords of the Left-hand Path: A History of Spiritual Dissent (1997), p.144

[xii] Aleister Crowley, Liber V vel Reguli (Rituel de la Marque de la Bête)

[xiii] George Orwell, 1984 (Édition du groupe « Ebooks libres et gratuits »). p. 239. https://bibliothequedecombat.files.wordpress.com/2014/06/orwell-georges-19841.pdf 

[xiv] ibid., p. 237

[xv] Stephen E. Flowers, Lords of the Left-hand Path: A History of Spiritual Dissent (1997), p. 144, 185 – « L’idée selon laquelle ‘Satan représenterait tous les soi-disant péchés, en conduisant chacun à la gratification physique, mentale ou émotionnelle’ est […] une exhortation spécifique à se livrer aux choses dont la culture populaire ou de masse appelle les péchés – car le rejet de telles choses par la masse permet à ces péchés d’être exaltés comme étant des aspirations dignes selon le sataniste. » (p.186)

[xvi] Lewis Mumford, Le Mythe de la Machine (1967)

[xvii] Joel H. Amernic and Russell J, Craig, Accounting as a Facilitator of Extreme Narcissism (2010), Journal of Business Ethics 96(1):79-93.